Un homme aborde l'île d'Ouessant. Né à Lyon, fils d'Algériens immigrés, douloureusement divorcé, il y emmène en vacances ses deux filles réticentes. Il essaie, non sans mal, d'assumer son rôle de père, tout en revivant son enfance meurtrie en proie au racisme, alors qu'il se revendique et se sent français. Le Ville-de-Marseille, le Ville-d'Alger et le Fromveur, ces trois bateaux, à des époques différentes, évoquent en lui déchirements, espoirs de bonheur et lui font partager les confidences inattendues d'un îlien, loueur de vélos. Azouz Begag, un temps ministre, a écrit plusieurs essais sociologiques et romans (Ahmed de Bourgogne, NB juillet 2001). Difficultés d'intégration, d'identité tiraillée, de paternité fragile sous-tendent ici le portrait d'un narrateur hypersensible, aux états d'âme aussi soudainement changeants que la météo : pluie et soleil, souffrance et joie, passé et présent alternent. On est partagé entre la sympathie et un léger agacement. L'écriture, vivante et inégale, n'évite pas toujours la naïveté, mais recèle quelques jolies trouvailles. (source : les-notes.fr)